Quel effet le manque de sommeil a-t-il sur notre poids ?

Surpoids, obésité, diabète : voilà des dégâts souvent méconnus d'un sommeil insuffisant. Un effet qui s'explique à la fois par l'emploi du temps et par les hormones régulant l'appétit.

Sans même parler de génétique

L'obésité est souvent mise sur le compte d'une mauvaise alimentation ou d'un manque d'activité physique. On oublie un coupable plus discret mais lui aussi redoutable : le manque de sommeil.

En 2008, une méta-analyse combinant les données récoltées sur plus de 600 000 personnes arrivait à cette conclusion : la prévalence de l'obésité est majorée de 55 % chez les adultes qui dorment moins de cinq heures par nuit, et de 89 % chez les enfants en deçà de dix heures. Chaque heure de sommeil en moins augmenterait le risque d'obésité de 9 % !

Même constat chez les diabétiques : le risque de développer la maladie grimpe de 46 % chez ceux qui dorment moins de cinq heures par nuit.

Première explication : plus nous passons de temps éveillé le soir avant de nous coucher, plus nous sommes enclins à grignoter... Et la fatigue résiduelle du lendemain n'incite pas à l'activité physique.

Certaines hormones régulant l'appétit sont déréglées faute de sommeil

La deuxième explication est hormonale. En effet, les spécialistes ont constaté que le manque de sommeil a des conséquences directes sur la synthèse de nos hormones, dont deux en particulier : la leptine, fabriquée par les adipocytes (les cellules de stockage de la graisse), responsable de la satiété, et la ghréline (produite par des cellules de l'estomac), qui stimule l'appétit. Cette dernière, en cas de déficit de sommeil, est produite en excès, alors que la leptine est moins fabriquée.

Résultat : la partie du cerveau évaluant la satiété est bridée alors que la zone liée à l'appétit est, elle, stimulée. La prise de calories qui en découle peut atteindre les 500 kilocalories par jour.

Pour aller plus loin :
Science & Vie QR n°17 "Le sommeil & les rêves"


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