Acides gras : comprendre leur influence réelle sur le corps des femmes

11/12/2025

Entre risques trans, bénéfices oméga-3 et limites saturées, la compréhension des acides gras est déterminante pour maîtriser l’équilibre de votre métabolisme.

Les lipides occupent une place centrale dans l’alimentation et dans la régulation métabolique. Longtemps réduits à leur seule dimension énergétique, ils apparaissent aujourd’hui comme des acteurs complexes, aux effets contrastés selon leur nature. Leurs rôles physiologiques, leurs impacts cardiovasculaires et les nouveaux critères d’évaluation nutritionnelle redessinent leur place dans les recommandations

Dans le Nutri-Score 2025, la prise en compte affinée des acides gras saturés peut modifier la perception des huiles les plus courantes. Cette évolution intervient alors que la recherche précise depuis plusieurs années les effets différenciés des lipides sur la santé, depuis la structure des membranes cellulaires jusqu’aux risques cardiovasculaires et métaboliques.

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Un Nutri-Score révisé et une lecture affinée des acides gras

Le nouvel algorithme du Nutri-Score attribue désormais entre 0 et 10 points selon la teneur en acides gras saturés pour 100 g de produit. Les huiles d’olive, de colza ou de noix, moins riches en acides gras saturés, améliorent leur classement et passent en catégorie B. Sur le plan physiologique, les acides gras saturés augmentent le cholestérol LDL d’après les travaux traditionnels, même si des recherches récentes nuancent ce lien et rappellent l’importance du contexte alimentaire global. Les recommandations de l’AFSSA fixent un plafond de 12 % de l’apport énergétique total et situent les besoins quotidiens entre 16 g et 27 g. Dans une alimentation variée, incluant suffisamment d’oméga-3, les acides gras saturés ne présentent pas d’effet délétère avéré sur le risque cardiovasculaire.

Trans, monoinsaturés, oméga-3 : des profils à risques ou protecteurs

Les acides gras trans restent associés à un risque sanitaire majeur. Une consommation dépassant 2 % de l’apport énergétique total accroît nettement le risque cardiovasculaire, et 5 g par jour suffisent à l’augmenter de 25 %. Ils élèvent le LDL, abaissent le HDL, et sont liés à une hausse de 34 % du risque de mortalité toutes causes confondues. L’OMS recommande de ne pas dépasser 1 % de l’apport énergétique, soit 2,2 g par jour pour 2 000 calories, alors que l’apport moyen des Français s’établit à 1,3 %.
Les oméga-9, largement représentés par l’acide oléique de l’huile d’olive, contribuent à réduire le LDL et à augmenter le HDL. Ils participent également à la prévention de l’hypertension et des maladies cardiovasculaires, avec des apports conseillés d’environ 30 g par jour pour les hommes et 25 g pour les femmes.

Oméga-3, inflammation et équilibre métabolique

Le rôle protecteur des oméga-3 est solidement établi. L’EPA et le DHA présentent un effet hypotriglycéridémiant de –15 % à –20 % à fortes doses (2–4 g/j), un effet antithrombotique et une action anti-inflammatoire au niveau artériel. L’étude REDUCE-IT a montré une réduction de 25 % des événements cardiovasculaires majeurs avec 4 g d’EPA par jour. Ils favorisent en outre la formation de résolvines, puissantes molécules anti-inflammatoires. Les recommandations de l’Anses situent les apports quotidiens à 250 mg/j pour l’EPA et le DHA, et à 1 % de l’AET (2,2 g/j) pour l’acide alpha-linolénique.
Le ratio oméga-6/oméga-3, idéalement de 5:1 selon l’AFSSA et l’OMS, dérive fortement en France, où il atteint en moyenne 15:1, pouvant monter jusqu’à 25:1 chez les jeunes. Ce déséquilibre entretient un état inflammatoire chronique.

Lipides, structure cellulaire et risques métaboliques

Les lipides contribuent à la structure des membranes cellulaires, dont la fluidité dépend du degré d’insaturation des acides gras. Plus une chaîne est longue et insaturée, plus elle améliore cette fluidité, influençant directement le métabolisme cellulaire. Les lipides assurent également le transport des vitamines A, D, E et K, dont l’absorption diminue en cas d’apport insuffisant ou de troubles de l’absorption des graisses.

Sur le plan énergétique, 1 g de lipides fournit 9 kcal, faisant d’eux la source la plus concentrée et un mode de stockage particulièrement efficace, mobilisé via la β-oxydation et le cycle de Krebs.

Les excès lipidiques peuvent toutefois favoriser l’athérosclérose : accumulation de LDL oxydés, transformation des macrophages en cellules spumeuses, formation d’une plaque d’athérome. L’obésité accentue ce terrain inflammatoire par une production accrue d’interleukine-1β liée aux acides gras saturés.
Les triglycérides, dont le taux normal est inférieur à 1,5 g/l, exposent à des risques accrus d’athérosclérose, d’AVC ou de pancréatite lorsqu’ils dépassent 4 g/l.

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Journaliste | Santé & Alimentation

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