Ce virus qui fait exploser la grippe en France

20/12/2025

L’épidémie de grippe a démarré plus tôt que prévu en France. Portée par un variant K très contagieux, elle inquiète les autorités sanitaires.

La grippe s’est installée plus vite que prévu en France. Depuis la mi-décembre, l’épidémie est officiellement déclarée sur l’ensemble du territoire métropolitain. Trois virus sont en circulation : H1N1, H3N2 et un virus B. Mais c’est un variant particulier, baptisé K, qui attire l’attention. Détecté d’abord en Australie et en Nouvelle-Zélande à la fin de l’hiver austral, il domine désormais les analyses françaises.

Ce variant appartient à la famille du H3N2, redoutée pour sa capacité à provoquer des formes sévères. Cette fois, il semble plus contagieux, sans être plus dangereux. Mais cette contagiosité accrue pourrait suffire à saturer les services de santé. L’épidémie 2025 progresse avec près de trois semaines d’avance sur les saisons précédentes. Le pic est attendu autour des fêtes de fin d’année, moment propice aux rassemblements, donc à la transmission.

Un variant plus rapide, mais pas plus virulent

Le variant K ne change pas la nature des symptômes. Fièvre, toux, douleurs musculaires : les signes cliniques restent classiques. Mais sa vitesse de propagation est inédite. Chaque malade pourrait contaminer jusqu’à quatre personnes, contre deux pour les souches habituelles. L’effet d’entraînement est mécanique : plus de malades, donc plus de risques de débordement, notamment dans les services de médecine générale et en gériatrie, déjà sous tension.

La gravité, pour l’instant, ne semble pas accrue. Mais les premiers chiffres inquiètent. Le nombre hebdomadaire de décès liés à la grippe est actuellement deux fois supérieur à celui enregistré à la même période l’an dernier. Et près de 91 % des victimes ont plus de 65 ans.

Vaccin antigrippal : utile malgré un décalage génétique

Les doses de vaccin disponibles cet hiver ne ciblent pas spécifiquement le variant K. Trop récent pour être intégré à la formulation, ce dernier présente toutefois une proximité génétique avec le variant J, déjà pris en compte. Résultat : la couverture vaccinale reste partiellement efficace, notamment contre les formes graves.

Les premiers retours du Royaume-Uni, où l’épidémie a démarré un peu plus tôt, donnent une image nuancée. Chez les enfants de 2 à 17 ans, la vaccination réduit de 75 % les risques d’hospitalisation. Chez les adultes de 18 à 64 ans, cette efficacité tombe à 32 %, et à 34 % chez les plus âgés. Des niveaux similaires à ceux des années précédentes.

Pour les plus de 65 ans, deux nouveaux vaccins – Fluad et Efluelda – ont été introduits. L’un contient un adjuvant pour stimuler la réponse immunitaire, l’autre offre une dose plus élevée d’antigène. Ces formules visent à améliorer la protection d’une population plus vulnérable.

Gestes barrières : des réflexes utiles en période de fêtes

Face à un virus qui circule vite, les autorités sanitaires rappellent des mesures simples. Le port du masque dans les lieux clos, l’aération des pièces et le lavage régulier des mains restent des outils efficaces. Ce rappel intervient à un moment critique : les fêtes de fin d’année, qui multiplient les occasions de transmission, en particulier entre générations.

La recommandation ne vise pas uniquement la grippe. Le virus du Covid-19, lui aussi actif, complique le tableau. Or les symptômes initiaux peuvent se ressembler, rendant le diagnostic difficile.

Autotests combinés : un levier pour désengorger les soins

Nouveauté de cette saison : les autotests combinés grippe-Covid sont désormais en vente libre. Plus besoin d’ordonnance ni de passage en pharmacie pour se faire dépister. Ce test rapide, à faire chez soi, permet de distinguer les deux virus à l’origine des syndromes grippaux.

L’objectif est double : permettre aux malades de s’isoler plus tôt et réduire la pression sur les cabinets médicaux et les services d’urgence. Un outil utile, surtout en cas de symptômes modérés.

La vague actuelle ne semble pas plus grave à l’échelle individuelle. Mais sa dynamique rapide et sa précocité pourraient entraîner un impact collectif plus lourd. Vaccination, gestes barrières et tests à domicile sont autant de moyens pour tenter de contenir l’épidémie. Encore faut-il qu’ils soient utilisés à grande échelle. Car face à un virus plus rapide, c’est la réactivité qui compte.

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