Ces aliments qui peuvent retarder la ménopause

02/12/2025

La ménopause, étape biologique inévitable, survient généralement entre 46 et 52 ans. Mais de nouvelles recherches soulignent qu’une alimentation ciblée, notamment riche en certains fruits et légumes, pourrait en repousser l’échéance. À la clé : une amélioration significative de la qualité de vie des femmes.

Comprendre les enjeux d’un report de la ménopause

La ménopause marque la fin de l’activité folliculaire chez la femme. Ce bouleversement hormonal n’a pas seulement des implications physiologiques — bouffées de chaleur, troubles du sommeil, risque accru d’ostéoporose ou de maladies cardiovasculaires — mais également des effets psychologiques et symboliques. Elle est souvent vécue comme une perte, une rupture silencieuse dans le fil de l’identité féminine.

D’un point de vue médical, une ménopause survenant précocement est associée à une augmentation du risque de mortalité. Pour chaque année gagnée vers le bas de la tranche d’âge moyenne, le risque cardiovasculaire grimpe, avec une hausse estimée de 2 % par an de précocité. D’où l’intérêt croissant des chercheurs pour les facteurs environnementaux ou nutritionnels susceptibles de moduler l’âge de cette transition.

Ce que dit la science

Les travaux publiés récemment confirment que l’alimentation influence non seulement l’âge de survenue de la ménopause, mais également les conditions dans lesquelles elle est vécue. Une étude britannique de grande envergure révèle que la consommation régulière de poissons gras (sardines, anchois, maquereaux) et de légumineuses fraîches (lentilles, pois chiches) pourrait retarder la ménopause de un à trois ans, selon la fréquence d’ingestion.

Certains nutriments spécifiques semblent également jouer un rôle décisif. Des apports élevés en zinc et en vitamine B6 sont associés à un report modéré mais significatif, compris entre 0,3 et 0,6 an par mg/jour. Les fibres alimentaires, majoritairement issues des fruits et légumes, exercent aussi un effet protecteur, de même que la β-cryptoxanthine — un caroténoïde présent dans divers végétaux — dont une consommation quotidienne de 400 µg pourrait repousser la ménopause d’environ 1,3 an.

Zoom sur les fruits et légumes aux effets les plus marquants

Parmi les aliments identifiés comme particulièrement bénéfiques, plusieurs fruits et légumes ressortent avec force. Les agrumes (mandarines, oranges), les pêches, les poivrons rouges et le potiron se distinguent par leur richesse en β-cryptoxanthine. Ce pigment végétal semble jouer un rôle actif dans la préservation de l’activité ovarienne.

La mangue, de son côté, est au centre d’un intérêt renouvelé. Elle ne se contente pas de contribuer au report de la ménopause : elle agit également sur d’autres paramètres de santé féminine. Chez les femmes ménopausées, elle favorise la baisse de la pression artérielle et du cholestérol, tout en améliorant la santé métabolique.

Autre fruit à surveiller : le cassis. Bien que les données restent préliminaires, une étude récente suggère qu’il pourrait limiter la perte osseuse associée à la baisse hormonale, renforçant ainsi son intérêt en période périménopausique.

Ce qu’il vaut mieux éviter ou limiter

À l’inverse, certains comportements alimentaires sont susceptibles d’accélérer l’arrivée de la ménopause. La consommation régulière de glucides raffinés — pâtes, riz blanc, pain blanc, sucreries — est associée à une avance moyenne de 1,5 an de l’âge de la ménopause. Même constat pour les snacks salés et les produits ultra-transformés, dont l’effet délétère est de mieux en mieux documenté.

Une attention particulière est également portée aux perturbateurs endocriniens, en particulier les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), omniprésentes dans certains textiles, ustensiles de cuisine ou emballages alimentaires. L’exposition à ces composés est corrélée à une avancée de la ménopause de deux ans en moyenne. L’adoption d’une alimentation biologique et la réduction de l’usage de matériaux industriels contenant ces substances font désormais partie des recommandations de précaution.

Recommandations alimentaires post-ménopause

Retarder la ménopause n’est pas le seul enjeu. Après cette étape, l’alimentation demeure un levier essentiel pour préserver la santé. Les produits à base de soja — tofu, tempeh, lait de soja — sont riches en isoflavones, molécules connues pour atténuer les bouffées de chaleur et les troubles vasomoteurs. Combinés à des apports suffisants en calcium (produits laitiers, brocolis, amandes) et en vitamine D, ces aliments contribuent à ralentir la perte osseuse et à limiter le risque d’ostéoporose.

Innovations thérapeutiques et approche globale

La prise en charge de la ménopause évolue également sur le plan médical. L’arrivée récente de traitements non hormonaux, comme l’élinzanetant, ouvre de nouvelles perspectives pour les femmes ne pouvant ou ne souhaitant pas recourir aux traitements hormonaux substitutifs. En France, des consultations longues, spécifiquement dédiées à la ménopause, sont désormais proposées à partir de 45 ans.

Enfin, la dimension psychologique de la ménopause est de mieux en mieux reconnue. Des études soulignent le lien entre violences psychologiques ou sexuelles et ménopause précoce. Dans ce contexte, des approches thérapeutiques comme l’EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires) sont aujourd’hui recommandées dans certains cas, pour accompagner cette période de manière globale.

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