Et si l’obésité n’était pas qu’une affaire de calories ? Les dernières études révèlent l’influence des toxiques environnementaux sur notre métabolisme.
Les perturbateurs endocriniens sont désormais reconnus comme des acteurs majeurs du développement de l’obésité et des troubles métaboliques, selon les études les plus récentes.
Définition et sources d’exposition
Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques capables de modifier la régulation hormonale, même à faibles doses. Ils sont omniprésents : plastiques (bisphénol A, phtalates), pesticides, cosmétiques, conservateurs, additifs et emballages alimentaires. L’exposition commence parfois dès la vie fœtale et perdure tout au long de la vie.
Mécanismes d’action : comment favorisent-ils l’obésité ?
- Adipogenèse accrue : Certains perturbateurs activent des récepteurs clefs du métabolisme lipidique (PPARγ, RXR), favorisant la transformation des cellules souches en adipocytes et le stockage des graisses.
- Altération de l’homéostasie énergétique : Ils modifient la sensibilité à l’insuline et à la leptine (hormones de la satiété), entraînant résistance à l’insuline, appétit excessif et dérèglement du métabolisme des sucres.
- Inflammation de bas grade : L’exposition chronique stimule la production de cytokines pro-inflammatoires dans le tissu adipeux, favorisant l’insulinorésistance et l’accumulation de graisse viscérale.
- Impact épigénétique : Ces molécules peuvent modifier l’expression des gènes impliqués dans le stockage des graisses, avec des effets transmissibles aux générations suivantes.
- Dérèglement de la thyroïde et autres axes hormonaux : Les perturbateurs peuvent entraver le fonctionnement des hormones thyroïdiennes, essentielles au métabolisme basal, ou perturber d’autres axes régulateurs de l’organisme.
Données cliniques : populations vulnérables et prévention
- Les enfants, adolescents, femmes enceintes et personnes génétiquement prédisposées sont particulièrement sensibles aux effets des perturbateurs endocriniens : l’exposition précoce pendant la grossesse ou l’enfance augmente significativement le risque d’obésité à l’âge adulte.
- La prévention repose sur la réduction de l’exposition : limitation des plastiques alimentaires, choix de cosmétiques et aliments sans perturbateurs identifiés, surveillance des résidus de pesticides.
- Les plans de lutte contre l’obésité devraient intégrer la dimension environnementale, en plus des mesures classiques (alimentation équilibrée, activité physique).
En synthèse : les perturbateurs endocriniens influencent le risque d’obésité via des mécanismes hormonaux, métaboliques et épigénétiques ; ils imposent d’adapter les stratégies de prévention et de prise en charge à cette réalité environnementale reconnue par la recherche de 2025.