Le régime alcalin est souvent présenté comme un moyen de prévenir, voire de traiter le cancer, mais les recherches scientifiques récentes ne valident pas cette hypothèse.
Le régime alcalin privilégie les aliments supposés “alcalinisants” (fruits, légumes, légumineuses, noix) tout en limitant les aliments “acidifiants” (viandes, produits laitiers, céréales raffinées). L’objectif avancé est de corriger une prétendue acidité corporelle, soupçonnée de favoriser la survenue et le développement du cancer.
Que dit la science sur son efficacité ?
Selon les revues systématiques les plus récentes, il n’existe aucune preuve solide reliant la charge acide de l’alimentation au développement ou au traitement du cancer. Une vaste méta-analyse n’a trouvé aucun lien entre le risque de cancer (notamment de la vessie) et l’acidité alimentaire. Seule l’urine voit son pH modifié sous l’effet de l’alimentation ; le pH sanguin et des tissus reste très stable grâce à des systèmes de régulation physiologiques.
Origine des croyances et confusion scientifique
La théorie de l’acidose associée au cancer s’inspire du phénomène de l’effet Warburg : les cellules tumorales produisent un environnement localement plus acide (à cause de leur métabolisme spécifique). Mais cette acidité est une conséquence, jamais une cause de la croissance tumorale. Ainsi, vouloir “alcaliniser” l’ensemble de l’organisme via le régime n’a pas d’impact prouvé sur l’évolution du cancer.
Ce qui peut tout de même être bénéfique
Le régime alcalin met surtout en avant la consommation abondante de fruits et légumes frais, dont l’effet protecteur contre certaines pathologies dont certains cancers est connu, mais indépendamment de la question du pH. Ce sont les micronutriments, fibres et antioxydants apportés par ces aliments qui contribuent à la protection, et non leur capacité supposée à “alcaliniser” l’organisme.
Mise en garde des experts
Les experts déconseillent de suivre un régime alcalin dans l’espoir d’agir spécifiquement sur le cancer. Modifier fortement le régime, notamment en réduisant l’apport protéique, peut être risqué chez des patients sous traitement. Toute modification alimentaire doit se faire sous supervision médicale, et en complément des traitements validés – jamais à leur place.
En conclusion, aucune donnée scientifiquement robuste ne démontre que le régime alcalin prévienne ou soigne le cancer, même si certains de ses principes (riche en végétaux, pauvre en produits transformés) participent à une alimentation globalement saine.
