Quantité en baisse, prix en hausse : quand les marques nous prennent pour des gogos

12/12/2025

Les distributeurs présents en moyennes et grandes surfaces doivent depuis juillet 2024 signaler aux consommateurs les produits dont la quantité diminue alors que le prix reste identique ou augmente, dans le cadre de la pratique dite de « shrinkflation » (ou réduflation).

L’objectif affiché est la transparence : une pratique légale mais contestée, difficile à repérer au moment de l’achat, limitée aux magasins dont la surface de vente dépasse 400 m² et encadrée par une FAQ publiée par la DGCCRF.

Shrinkflation

La « shrinkflation », aussi appelée réduflation, désigne une pratique commerciale où le prix d’un produit augmente ou reste stable, tandis que la quantité vendue recule. Si elle est autorisée, elle demeure controversée, notamment parce que le consommateur ne peut pas l’identifier facilement lors de l’achat.

Ce que les enseignes doivent faire

Dans un objectif de clarté pour le public, les distributeurs doivent informer sur les produits de grande consommation concernés par cette pratique. Concrètement, les supermarchés sont tenus de signaler les références dont la quantité baisse alors que le prix, lui, ne diminue pas — qu’il reste identique ou qu’il progresse.

Le dispositif vise les entreprises, ou groupes de personnes physiques ou morales, opérant en moyennes et grandes surfaces. Il s’applique aux magasins dont la surface de vente excède 400 m². Pour répondre aux questions liées à cette mesure, la DGCCRF a mis en ligne une FAQ dédiée.

L’affichage obligatoire : où et comment

L’information doit apparaître sur l’emballage du produit, ou sur une étiquette placée à proximité immédiate. La mention attendue est la suivante : « Pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au (préciser l’unité de mesure concernée) a augmenté de …% ou …€. ».

Les valeurs X et Y sont exprimées en masse ou en volume. L’affichage doit rester visible et lisible, et utiliser une taille de caractères identique à celle retenue pour l’indication du prix du produit.

Une formulation spécifique est prévue pour les produits composés de plusieurs unités lorsque la quantité diminue et que le prix ramené à l’unité augmente : « Pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y unités et son prix ramené à l’unité a augmenté de …% ou …€. ».

Produits visés, durée d’application et sanctions

L’obligation s’applique durant les 2 premiers mois de commercialisation du produit concerné. Elle vise des produits préemballés de grande consommation : d’une part les denrées alimentaires, d’autre part des produits non alimentaires vendus en quantité constante (poids ou volume), comme des produits ménagers ou des produits pour bébés. En revanche, les denrées alimentaires préemballées à quantité variable, ainsi que les produits vendus en vrac, ne sont pas concernés.

En cas de manquement, une amende peut être prononcée : 3 000 € maximum pour une personne physique et 15 000 € maximum pour une personne morale. Les agents de la DGCCRF peuvent également émettre des injonctions à l’encontre des établissements en infraction. Ces mesures peuvent en outre faire l’objet d’une publicité — sous forme de communiqué ou de message de sensibilisation — aux frais du professionnel concerné.

Image placeholder

Laisser un commentaire