Quelle alimentation contre l’acné ?

27/12/2025

Que manger ou ne pas manger pour lutter contre l’acné : découvrez ce que disent vraiment les études sur le sucre, le lait et les compléments.

`Le sucre est devenu l’ennemi public numéro un sur TikTok. Et l’acné, son complice supposé. Une vidéo virale prétend que bannir les laitages guérit la peau. Une autre jure que trois gélules de zinc remplacent n’importe quelle ordonnance. L’alimentation est devenue un champ de bataille où s’affrontent croyances populaires, anxiété sanitaire et storytelling numérique. Mais dès qu’on quitte l’écran pour ouvrir une publication scientifique, le tableau change.

L’acné ne se déclenche pas dans votre assiette

L’acné n’est pas une affaire de petits excès au goûter. C’est une maladie inflammatoire qui touche les follicules pilo-sébacés. Elle s’exprime sous forme de comédons, de papules, de pustules. Parfois, elle s’aggrave : nodules, kystes, cicatrices durables. Les hormones font la loi. La génétique décide du terrain. L’alimentation, elle, joue au mieux un rôle secondaire, souvent marginal.

Les aliments gras, longtemps pointés du doigt, sont sortis du banc des accusés. En revanche, une alimentation à index glycémique élevé, riche en sucres raffinés, pourrait aggraver la situation chez certains. Une hypothèse soutenue par plusieurs études, mais sans consensus ferme. L’effet n’est ni systématique, ni massif. On parle d’un facteur aggravant potentiel, pas d’un déclencheur automatique. Et la notion de modération revient dans chaque protocole sérieux.

Faut-il vraiment supprimer les produits laitiers ?

Les produits laitiers, eux, font l’objet d’un traitement ambivalent. Quelques études évoquent un lien possible, surtout avec les versions allégées. Le mécanisme reste flou. Le phénomène, minoritaire. Il n’existe pas d’appel à bannir les yaourts. Encore moins le fromage. Chez certaines personnes, une réduction des laitages pourrait améliorer les symptômes. Ce n’est ni une règle générale, ni une vérité universelle.

Transformer la maladie en faute diététique n’est pas sans conséquence. Cela induit une culpabilité inutile. Et parfois, une spirale de restrictions : élimination de groupes alimentaires entiers, angoisse devant l’assiette, troubles du comportement. Le tout pour un bénéfice incertain, voire nul. La promesse de la “peau parfaite” devient alors le masque d’une obsession malsaine.

Compléments : promesse marketing, preuves fragiles

Zinc, oméga-3, probiotiques, vitamines : les compléments surfent sur le flou. Les études existent, mais elles sont peu nombreuses, souvent faibles sur le plan méthodologique. Les effets secondaires, eux, sont bien réels. Une supplémentation mal dosée peut dérégler plus qu’elle ne corrige. Ce qui devait être un soutien devient parfois un facteur de déséquilibre. Le passage par un professionnel de santé reste indispensable.

L’alimentation idéale ne se résume pas à une liste noire

Il n’existe pas de régime anti-acné validé scientifiquement. Aucune liste d’aliments magiques. Pas de recette cachée. L’approche la plus robuste, la plus stable, la plus documentée, c’est celle de l’alimentation diversifiée, raisonnable, sans interdits arbitraires. Celle qui prend en compte l’ensemble de la santé, pas uniquement la peau.

La tentation de l’auto-traitement par l’assiette est forte, surtout à l’adolescence. Elle est aussi risquée. L’acné, dans ses formes sévères, peut laisser des traces physiques et psychologiques durables. L’intervention d’un généraliste ou d’un dermatologue n’est pas une option secondaire. C’est la première étape pour sortir du cercle infernal des fausses promesses.

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Journaliste | Santé & Alimentation

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