Régimes : en finir avec l’effet yoyo

28/12/2025

Les régimes restrictifs dérèglent le métabolisme et aggravent la prise de poids. Explications.

Ils promettent monts et merveilles, mais finissent toujours par décevoir. Les régimes restrictifs, censés faire fondre les kilos, déclenchent surtout une série de réactions biologiques défensives. En clair : le corps n’aime pas qu’on le prive. Il réagit. Mal. Le métabolisme ralentit, les hormones se détraquent, la graisse s’installe.

En privant l’organisme de carburant, les régimes activent ses systèmes de survie. C’est mécanique. Le foie, véritable plaque tournante du métabolisme, est en première ligne. À force d’être sursollicité, il sature. Le glucose mal transformé devient graisse. L’acidité générée par les carences n’est plus neutralisée. À chaque tentative de régime, le système de combustion interne s’affaiblit.

Sur le plan hormonal, ce n’est pas mieux. Le cortisol, cette hormone du stress, grimpe en flèche pendant une restriction calorique. Résultat : un stockage facilité des graisses, surtout autour du ventre. La ghréline, qui commande la faim, perd elle aussi le nord. Le manque de sommeil, fréquent dans ces périodes de privation, accentue le désordre. L’énergie s’effondre, la faim s’installe, et les dépenses caloriques chutent.

Régimes extrêmes, dégâts durables

Les conséquences ne s’arrêtent pas au métabolisme. L’impact psychologique est tout aussi délétère. Les régimes transforment l’alimentation en terrain miné. La nourriture n’est plus source de plaisir mais de culpabilité. Et cette tension permanente pèse lourd. Elle brouille les signaux de faim et de satiété. Le corps ne sait plus s’écouter. Résultat : on mange sans faim réelle, souvent pour calmer une émotion ou combler un manque.

Certains régimes ne font qu’aggraver la situation. Le régime Mayo, par exemple, avec son apport calorique ridicule, provoque une fatigue chronique. Le régime Atkins, de son côté, mise sur les protéines mais oublie l’équilibre. Les carences s’installent, et la reprise de poids est quasiment systématique. La promesse initiale vire au fiasco.

Sortir du cycle échec-culpabilité

Face à ce constat, le changement de cap s’impose. Il ne s’agit plus de compter les calories, mais de repenser l’assiette. Miser sur des aliments denses en nutriments, plutôt que sur des portions réduites, permet de nourrir le corps sans l’affamer. Le régime méditerranéen en offre une illustration claire : des légumes, des fibres, du gras de qualité. Pas de privation, mais de la cohérence.

Autre levier souvent oublié : l’index glycémique. Les aliments qui provoquent des pics d’insuline favorisent le stockage des graisses. À l’inverse, ceux à libération lente stabilisent la glycémie et réduisent les fringales. Là encore, pas de miracle, mais une logique physiologique simple.

Et puis il y a le rythme. Avaler un repas en dix minutes empêche le cerveau de détecter la satiété. Prendre le temps, manger en pleine conscience, retrouver un rapport apaisé à la nourriture, ce sont les bases d’une stratégie durable. Ajouter une activité physique modérée à ce cocktail, c’est soutenir le métabolisme sans le brusquer.

La seule voie durable : la réconciliation alimentaire

L’envie de perdre du poids est légitime. Mais vouloir y parvenir à coups de restrictions mène droit à l’échec. Surtout quand le corps est déjà fragilisé par le stress ou la fatigue. C’est dans la stabilité, pas dans la contrainte, que s’inscrit la réussite.

Changer de regard, c’est sortir du diktat du contrôle pour renouer avec ses sensations. C’est cesser de s’infliger des punitions alimentaires. Et surtout, c’est comprendre que le seul levier réellement efficace reste le plus simple : bien manger, de façon régulière, sans privation et sans peur.

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Journaliste spécialisée, ancienne rédactrice en chef du "Magazine des Femmes", Julie Larmant couvre des sujets liés à l’alimentation, la santé et la nutrition.

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