En période de sèche musculaire, l’équation reste la même : un déficit calorique mesuré, des protéines au bon niveau et un entraînement calibré. Un déficit quotidien de 200 à 600 kcal est souvent avancé comme repère général, et une hydratation autour de 2,5 à 3,5 litres d’eau.
Déficit calorique : viser la progression, pas la précipitation
Un déficit calorique de 200 à 600 calories par jour est souvent recommandé lors d’une sèche musculaire. Plusieurs sources françaises convergent sur un déficit optimal de 300 à 500 kcal par jour, une fourchette jugée compatible avec une perte de graisse progressive sans compromettre la masse musculaire. Point d’attention récurrent : l’apport calorique minimum doit rester suffisant pour maintenir le métabolisme, au risque — si l’on descend sous un seuil trop bas — de ralentir le métabolisme.
Cette prudence renvoie à l’adaptation métabolique : lors d’un régime hypocalorique, le corps devient plus économe en énergie et ralentit naturellement la perte de graisse. Un déficit calorique trop important peut aussi ralentir le métabolisme basal. Les repères validés insistent sur un tempo : laisser le temps au corps de s’adapter progressivement à son nouveau régime alimentaire.
Les objectifs de perte constituent un autre garde-fou. Une perte de 0,5 à 1 kg par semaine est recommandée pour éviter la fonte musculaire. La perte maximale conseillée est de 2 kg de graisse par mois en moyenne. Autre repère : une perte de 1% de masse grasse par semaine permet de maintenir la masse musculaire. À l’inverse, vouloir sécher trop vite avec un déficit calorique agressif est décrite comme l’erreur la plus fréquente, menant à la fonte musculaire.
Protéines, glucides, lipides : les repères d’une assiette de sèche
Les recommandations protéiques oscillent entre 1,5 g et 2 g de protéines par kilogramme de poids de corps par jour, certaines sources allant jusqu’à 2,4 g/kg pour optimiser la préservation musculaire. Les protéines sont présentées comme un levier central : elles permettent d’éviter le catabolisme musculaire et maintiennent la masse musculaire pendant la restriction calorique. Le catabolisme musculaire survient lorsque l’organisme produit de l’énergie en dégradant les protéines musculaires ; un déficit calorique excessif force le corps à puiser dans la masse musculaire, et un apport protéique inadapté ou insuffisant accélère le phénomène.
Côté répartition des macronutriments, les approches varient mais des principes communs ressortent : protéines entre 25% et 40% de l’apport calorique total (ou 1,5–2 g/kg), glucides entre 30% et 55% selon l’intensité de l’entraînement, lipides entre 10% et 30% de l’apport total. Les sources indiquent que ces ratios doivent être adaptés individuellement selon le profil du sportif. Dans ce cadre, supprimer complètement les lipides est signalé comme une erreur : cela perturbe le métabolisme et l’absorption des vitamines.
Sur les choix alimentaires, les protéines maigres incluent le poulet, la dinde, le poisson blanc, les œufs et le fromage blanc 0%. Les glucides complexes recommandés : riz complet, quinoa, patate douce, avoine et légumineuses. Les bons lipides : avocat, noix, amandes et huile d’olive. Les légumes verts (brocoli, épinards, courgettes) sont à consommer en grande quantité. À l’inverse, il faut réduire fortement ou bannir les sucres rapides et les glucides raffinés ; les aliments transformés, fast-foods, viennoiseries et biscuits sont à proscrire ; le fromage, la charcuterie et l’alcool doivent être évités pendant la sèche. Les produits riches en sodium provoquent de la rétention d’eau.
La logique d’index glycémique est également posée : privilégier les aliments à IG bas (inférieur ou égal à 55), favoriser céréales complètes, riz basmati, légumineuses et légumes à IG bas ou modéré. Les sucres rapides provoquent des pics d’insuline qui favorisent le stockage des graisses. Enfin, certaines approches recommandent de fractionner l’alimentation en 5 à 6 repas par jour, d’autres préconisant au minimum 3 repas principaux plus 2 collations ; ce fractionnement est associé au maintien du métabolisme « en éveil » et à l’optimisation de la combustion des graisses.
Musculation dominante, cardio cadré
Un repère d’organisation recommandé par plusieurs sources françaises est un ratio de 60% de musculation et 40% de cardio. Les séances se répartissent sur 3 à 5 jours par semaine selon le niveau et les objectifs. La construction des entraînements doit mélanger exercices polyarticulaires et exercices d’isolation. Les séances ne devraient pas dépasser 1h30 maximum pour éviter le surentraînement, et les charges doivent rester modérées à lourdes afin de préserver la masse musculaire et éviter le catabolisme. S’entraîner uniquement avec des charges légères est d’ailleurs identifié comme une erreur, au même titre que faire trop de cardio au détriment de la musculation, ce qui entraîne une perte musculaire excessive.
Pour le cardio, les repères précisent des durées selon l’intensité : 20 à 45 minutes par séance ; en HIIT, 20 à 25 minutes ; en basse intensité, 30 à 60 minutes selon le niveau de fatigue. Il est recommandé de pratiquer 2 à 3 séances de HIIT par semaine en complément de la musculation. Pour le cardio à basse intensité, la fréquence cardiaque recommandée se situe autour de 70% de la fréquence cardiaque maximale. Dernier point pratique : faire du cardio avant la musculation réduit la performance et l’efficacité de l’entraînement.
Hydratation, sommeil, compléments
L’hydratation est décrite comme essentielle pendant une sèche, avec des recommandations convergeant vers 2,5 à 3,5 litres d’eau par jour pour les sportifs. Une hydratation insuffisante favorise la rétention d’eau, et il est conseillé d’augmenter progressivement la quantité d’eau consommée. Les pertes liées à l’effort sont significatives : les sportifs peuvent évacuer 1 à 3 litres d’eau par la transpiration selon les conditions et l’intensité de l’entraînement. Négliger l’hydratation est listé parmi les erreurs qui compromettent les résultats et favorisent la rétention d’eau.
Le sommeil fait partie du même socle : 7 à 9 heures par nuit pour la population générale, et, pour les sportifs en période de sèche, 8 à 10 heures préconisées. Le manque de sommeil augmente la sécrétion de cortisol, une hormone qui stimule le catabolisme musculaire et le stockage des graisses ; un manque de sommeil est aussi cité comme un frein qui ralentit la progression et augmente le catabolisme. En appui, les microsiestes de 10 à 20 minutes peuvent favoriser la récupération entre les entraînements.
La sèche s’inscrit enfin dans une durée cadrée : typiquement 6 à 12 semaines selon le métabolisme et le niveau de graisse initial ; 8 à 12 semaines sont considérées comme optimales pour la majorité des pratiquants. Les experts recommandent de ne pas prolonger au-delà de 12 à 14 semaines maximum ; pour les débutants, des sèches plus courtes de 8 à 10 semaines maximum sont préconisées pour une première expérience.
Parmi les aides possibles, les brûleurs de graisses peuvent stimuler le métabolisme et accélérer la perte de graisse en complément d’une alimentation adaptée ; les protéines en poudre facilitent l’atteinte des besoins protéiques quotidiens ; les draineurs peuvent aider à éliminer la rétention d’eau ; les BCAA peuvent améliorer la résistance musculaire et accélérer la réparation des fibres ; la L-carnitine participe au transport des lipides et à la combustion des graisses. L’ensemble reste encadré par une logique centrale : un programme d’entraînement mal adapté augmente le risque de fonte musculaire, et l’accumulation d’erreurs — déficit agressif, cardio excessif, charges trop légères, hydratation négligée, sommeil insuffisant — ramène la sèche au risque principal identifié : la perte de muscle.