Le régime sans gluten est indispensable dans des cas spécifiques comme celui de la maladie cœliaque. Cependant, il n’est pas synonyme de « régime santé » et aucune preuve scientifique ne permet de recommander son suivi dans la majorité des autres situations.
L’auteur met en avant que, même si la prévalence de la maladie cœliaque est en augmentation, en particulier du fait d’une considération toujours plus grande par la communauté scientifique, elle n’explique pas à elle seule l’explosion du marché des produits sans gluten.
L’allégation « sans gluten » apparaît comme étant très importante pour de nombreux consommateurs au moment de réaliser un achat alimentaire. Pourtant leurs motivations d’achat des aliments sans gluten sont fréquemment non rationnelles, voire non expliquées.
Face à cette mode pour le régime sans gluten, l’auteur tente de répondre à trois questions en se basant sur les connaissances scientifiques actuelles :
Un article de synthèse tente de démêler le vrai du faux au sujet des croyances sur le régime sans gluten
L’auteur met en avant que, même si la prévalence de la maladie cœliaque est en augmentation, en particulier du fait d’une considération toujours plus grande par la communauté scientifique, elle n’explique pas à elle seule l’explosion du marché des produits sans gluten.
L’allégation « sans gluten » apparaît comme étant très importante pour de nombreux consommateurs au moment de réaliser un achat alimentaire. Pourtant leurs motivations d’achat des aliments sans gluten sont fréquemment non rationnelles, voire non expliquées.
Face à cette mode pour le régime sans gluten, l’auteur tente de répondre à trois questions en se basant sur les connaissances scientifiques actuelles :
« Dans quelles situations est-il indiqué de suivre un régime sans gluten ? »
• Ce régime est parfaitement indiqué pour des personnes atteintes de la maladie cœliaque. Pour leurs parents, enfants ou fratrie, souvent soumis par choix ou par commodité à un régime identique, même si une surveillance est préconisée, il n’est pas recommandé d’éliminer le gluten de leur alimentation.
• Les personnes souffrant d’allergie au blé, qui restent une minorité, doivent exclure les aliments contenant du blé, mais peuvent néanmoins consommer d’autres aliments contenant du gluten.
• Le cas des personnes atteintes de sensibilité au gluten non cœliaque est complexe et encore relativement mal compris. Il s’agit généralement d’un autodiagnostic et on ne dispose aujourd’hui d’aucun biomarqueur diagnostique. L’arrêt de la consommation de gluten peut engendrer une diminution des symptômes, néanmoins, les symptômes supposément liés à l’ingestion du gluten peuvent en réalité provenir d’autres causes, telles que le syndrome de l’intestin irritable, une prolifération bactérienne intestinale ou encore une intolérance aux disaccharides.
• Chez les enfants, il y a peu de preuves attestant de la véracité des diagnostics de sensibilité au gluten non cœliaque. Le régime sans gluten chez l’enfant n’est donc pas préconisé si le diagnostic de la maladie cœliaque ou de l’allergie au blé n’est pas établi. Par ailleurs, chez les nourrissons à risque de maladie coeliaque, ni l’introduction tardive (à 1 an) ni celle précoce (à 4 mois) du gluten, n’ont d’effet sur le risque à long terme d’apparition de la maladie.
Le gluten est-il toxique ?
Aucune étude n’a démontré de toxicité du gluten chez des individus sains et qu’aucune étude ne supporte la théorie selon laquelle la hausse des prévalences de la maladie cœliaque serait due à l’augmentation de la consommation de gluten.
Un régime sans gluten est-il forcément un choix bénéfique pour la santé ?
aucune donnée scientifique ne montre d’effets bénéfiques du régime sans gluten chez les personnes non atteintes de la maladie cœliaque, d’allergie au blé ou de sensibilité au gluten. Au contraire, le suivi d’un tel régime peut avoir des effets négatifs, tels que :
• une surconsommation énergétique, liée au fait que les aliments manufacturés sans gluten contiennent fréquemment des proportions de sucre et de gras plus importantes que leurs équivalents avec gluten ;
• une carence en vitamines B ou en fer, car peu d’aliments sans gluten sont enrichis en micronutriments ;
• un risque plus élevé d’exposition à certaines toxines si le régime n’est pas assez diversifié (par exemple, exposition à l’arsenic dans le cas d’une consommation élevée de riz) ;
• des conséquences économiques ou sociales néfastes ;
• enfin, l’adoption non justifiée d’un régime sans gluten peut avoir des effets négatifs sur le diagnostic de la maladie cœliaque.
Les professionnels de santé et de la nutrition ont un rôle primordial à jouer pour recommander la réalisation de diagnostics de la maladie cœliaque et pour encadrer les personnes souhaitant suivre un régime sans gluten.
Pour aller plus loin :
REILLY, NR. The Gluten-Free Diet: Recognizing fact, fiction and fad. The Journal of Pediatrics, 2016, sous presse (doi: 10.1016/j.jpeds.2016.04.014).