Le rôle primordial de la vitamine D dans la croissance et la minéralisation osseuse est largement reconnu. Sa carence pendant l’enfance et l’adolescence aboutit à des signes de rachitisme chez l’enfant et chez l’adulte : troubles du métabolisme phospho-calcique, déformations osseuses et hypotonie mu
La vitamine D est absorbée dans l’intestin grêle ou synthétisée dans la peau puis est transportée dans le foie pour être transformée en 25-hydroxyvitamine D. Une activité 25-hydroxylase (CYP) a été identifiée dans la fraction microsomiale des cellules hépatiques, mais également au niveau des non négligeable aux personnes ne consommant pas de poissons.
La vitamine D3 ou cholécalciférol est la vitamine naturelle des mammifères. Elle est synthétisée dans les couches profondes de l’épiderme sous l’action des rayonnements UltraViolets (290-310 nm) qui transforment par un système de photolyse le 7-déhydrocholestérol (provitamine D) en prévitamine D (2,7). La prévitamine D à son tour s’isolant des microsomes apparaît comme le responsable majeur de la synthèse de 25(OH)D3 (10).
La 25-(OH)D (25-(OH)D2 et 25-(OH)D3) est la forme de réserve, principalement stockée dans le tissu adipeux, le foie et le muscle, et la forme circulante majeure de la vitamine D.
A l’instar des autres vitamines, la plupart des aliments en sont pauvres. L’alimentation moyenne en France n’apporte en effet que 2 à 4 μg/j de vitamine D, soit 80 à 160 Unités Internationales/jour (3,4), alors que les besoins quotidiens des adultes sont estimés à 10 μg/j, soit 400 U.I./j (5,6).
Certains régimes, végétariens stricts ou macrobiotiques, peuvent même favoriser la survenue de signes de carence en vitamine D parce qu’ils contiennent peu de vitamine D ou en altèrent la biodisponibilité. Les sources alimentaires principales sont les poissons gras de mer (saumons,…) et à moindre niveau, le foie, certaines viandes, et les oeufs (5). Depuis 2001, cependant, l’ajout de vitamine D est autorisé dans les laits et pro- duits laitiers frais de consommation courante (Arrêté du 11/10/2001, JO du 19/10/2001).
Pour être produite au niveau de la peau, l’intensité du rayonnement ultraviolet doit être supérieure à 18 mJ/cm2 et cette intensité n’est atteinte qu’entre les mois de Juin et d’Octobre aux latitudes de 40°- 50° Nord ou Sud, comme en France, d’où une fluctuation saisonnière importante. La production de vitamine D3 est donc dépendante de la latitude (plus faible aux latitudes élevées), de la pollution atmosphérique mais aussi de la pigmentation cutanée et de l’exposition à la lumière solaire (conditions météorologiques, port de vêtements couvrants, usage de crème solaire, …).
Ces paramètres rendent souvent inefficace le rayonnement solaire, d’où la nécessité d’enrichir les aliments en vitamine D et/ou de supplémenter les nourrissons et jeunes enfants, par l’administration prophylactique de vitamine D, afin de prévenir la survenue d’une carence en vitamine D.
Si les concentrations en 25-(OH)D dépendent directement de l’apport alimentaire de vitamine D et de l’exposition solaire, en revanche elles sont peu influencées par l’âge. Elles sont aussi sensibles à des paramètres qui altèrent l’activité 25 hydroxylase du foie en jouant sur le métabolisme hépatique comme certains anticonvulsivants tels que le phénobarbital et les phénylhydantoïnes.
Les découvertes des trente dernières années montrent, que les besoins en vitamine D varient également avec l’âge et que cette vitamine a bien d’autres fonctions, en particulier des fonctions sur la différenciation cellulaire et les cellules du système immunitaire suggérant qu’elle pourrait jouer un rôle protecteur contre la survenue de maladies auto-immunes et de cancers. Ces données ont encouragé une réflexion pour redéfinir les niveaux de seuil de carence et d’insuffisance.
Laure Esterle
Centre de Référence des Maladies Rares du Métabolisme du Calcium et du Phosphore
Hôpital Bicêtre Paris Sud 94270 Le Kremlin-Bicêtre
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