Grignoter, ou encore « snacker » : un comportement très répandu dans le monde. Mais finalement très variable, et encore mal exploré si l’on en croit les études. On peut snacker pour de multiples raisons. Parfois ou tous les jours. Une fois dans la journée ou beaucoup plus. On peut faire des orgies d
Grignotage et grignotage
Il est clair que tous ne parlent pas de la même chose. Si le snack se résume à un goûter (le quatrième repas de la journée), à un fruit ou un yaourt pour combler un réel petit creux, on ne saurait le comparer à l’ingestion fréquente de chips, biscuits apéritifs, gâteaux, bonbons, sodas et autres boissons sucrées… D’un côté des aliments santé. De l’autre, des aliments nutritionnellement pauvres mais riches en gras-sucré-salé : c’est-à-dire les snacks les plus populaires, aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde.
Dans certains pays, les snacks contribuent significativement aux apports énergétiques. Jusqu’à en représenter le tiers. En France, ce serait 18 % d’après une étude. Plutôt sous la forme de fruits, mais aussi de confiseries, de biscuits, de sodas et de « sucré » de toute sorte. Si l’on excepte la France, le Brésil, la Chine et le Mexique, les fruits sont plutôt des snacks en déclin. De même, les produits laitiers et les jus de fruits n’ont pas le succès qu’ils mériteraient.
Les snacks varient en fonction des situations
Les snacks sont choisis avec plus ou moins de pertinence en fonction des situations. La faim guide plutôt vers des aliments bons pour la santé. Grignoter sans faim oriente vers les aliments hypercaloriques et peu nutritifs. Prendre un petit-en-cas à la maison ou au travail fait plutôt privilégier des aliments sains. Snacker ailleurs est plutôt associé au choix de grosses portions, pauvres en fibres et micronutriments. Regarder la télé, ou même déjeuner face à la télé ou aux jeux vidéo augmente la quantité de snacks pris dans la journée. Les programmes TV - ennuyeux ou passionnants - influencent aussi la consommation en plus ou en moins. Manger en étant distrait peut faire augmenter les snacks, mais aussi les apports caloriques aux repas suivants.
Les effets sur la santé varient aussi
Dans les études scientifiques, c’est un peu « dis-moi comment tu grignotes, ce que tu grignotes et je te dirai si c’est bon pour la santé ». Certaines suggèrent que manger fréquemment pourrait améliorer le profil lipidique sanguin et la pression artérielle, et partant diminuer le risque cardiovasculaire : mais il s’agit de petits repas fréquents plutôt que de snacks. D’après d’autres études, le snacking n’a pas d’effets sur la masse grasse – voire même un effet favorable chez les personnes de poids normal. Mais il est très défavorable chez les personnes en surpoids ou obèses. Il semble évident que le maintien ou non du poids est lié à la qualité de l’alimentation. Les snacks caloriques et peu nutritifs semblent associés à l’augmentation de l’indice de masse corporelle (IMC). De même que les snacks consommés sans faim ou hors du domicile. Il reste que les réactions aux snacks varient beaucoup d’une personne à l’autre.
Vers des recommandations nutritionnelles ?
D’après les chercheurs qui se sont penchés sur le snacking, il faudrait en tout cas promouvoir les snacks santé pour tous ceux qui ne peuvent se passer de grignoter : fruits, légumes, lait et produits laitiers. Peu de pays ont aujourd’hui des recommandations nutritionnelles spécifiques pour les snackeurs. Elles pourraient pourtant aider à lutter contre l’excès de poids. Et à combler par exemple les carences en fibres, calcium et vitamine D que l’on observe notamment en Amérique du Nord et dans bien d’autres pays…
Pour aller plus loin :
D'après Hess JM, et coll. Adv Nutr 2016;7:466–75. DOI:10.3945/an.115.009571
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