Régime alimentaire inflammatoire : facteur de risque de dépression

Après avoir développé un index mesurant le potentiel inflammatoire de nos régimes alimentaires, des chercheurs montrent qu’il est associé à un risque accru de survenue de dépression.

La dépression touche aujourd’hui plus de 150 millions de personnes dans le monde et pourrait devenir, d’ici 2020, la seconde maladie la plus répandue, après les maladies cardiovasculaires. Et comme pour ces dernières, le caractère inflammatoire du régime alimentaire pourrait bien constituer un facteur de risque.

C’est ce que viennent d’observer des chercheurs ayant suivi une cohorte de 6 438 australiennes (1) (les femmes sont plus touchées par la dépression) pendant 12 ans. À partir des données de consommations recueillies par un questionnaire de fréquence validé, les chercheurs ont établi un index mesurant le degré d’inflammation potentielle du régime alimentaire (DII) des participantes.

La mise au point de ce DII a fait l’objet de travaux antérieurs (2), notamment à travers une revue de la littérature sur les liens entre 45 composants alimentaires et six marqueurs inflammatoires (protéine C réactive, différentes interleukines, TNF-α) ; l’index a ensuite été validé par comparaison à différents marqueurs biologiques de l’inflammation. Les chercheurs ont montré que les femmes avec les plus bas degrés d’inflammation du régime (DII médian = – 0,88 – score négatif considéré comme anti-inflammatoire) présentaient un risque réduit de 20 % environ de développer une dépression (RR = 0,81 ; IC95% = 0,69-0,96 dans le modèle le plus ajusté) par rapport aux femmes présentant les plus hauts DII (+ 2,88), corroborant les résultats de deux précédentes études (USA : 3, Espagne : 4).

En outre, les régimes à bas DII étaient caractérisés par des consommations plus élevées d’acides gras polyinsaturés à longue chaîne, de fibres, de zinc, de fruits et légumes et de produits céréaliers complets ; inversement, les consommations d’acides gras saturés, de cholestérol, de calcium, de sucres ajoutés et de produits laitiers riches en lipides étaient plus élevées dans les régimes à haut DII.

Pour aller plus loin :
Association between inflammatory potential of diet and risk of depression in middle-aged women: the Australian Longitudinal Study on Women’s Health. Shivappa N et al. Br J Nutr. 2016 Sep;116(6):1077-86.

1. http://www.alswh.org.au/
2. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3925198/pdf/nihms-537023.pdf
3. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3947176/pdf/nihms530243.pdf
4. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26344165


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