Le scorbut, une maladie quasiment éteinte, vient de réapparaître en Australie. Une scientifique lance un signal d’alarme et appelle les autorités à intensifier les campagnes d’informations autour de la nécessité d’une alimentation plus riche en fruits et légumes frais.
Le scorbut, la maladie des marins du XVe siècle
Le scorbut avait quasiment disparu de la surface de la planète. Cette vieille maladie, contractée autrefois par les marins qui devaient passer de longs mois en mer sans pouvoir consommer assez de fruits et légumes frais, ce qui provoquait chez eux des carences en vitamine C, a été diagnostiquée à plusieurs reprises en Australie. Une scientifique s’est intéressée au sujet et vient de publier une étude dans le journal Diabetic Medicine.
Cette directrice du Centre de recherches sur le diabète, l’obésité et l’endocrinologie de l’Institut Westmead de Sydney a reçu en consultations plusieurs patients présentant tous les mêmes symptômes. « Quand je les ai interrogés sur leur régime alimentaire, une personne ne mangeait que très peu, voire pas de fruits ou de légumes frais, les autres mangeaient des légumes mais les faisaient trop cuire, ce qui détruit la vitamine C », explique Jenny Gunton. « Cela montre qu’on peut manger beaucoup de calories sans consommer suffisamment de nutriments ».
Une simple cure de vitamine C pour guérir de la maladie
Le scorbut se manifeste par une forme de fatigue et de faiblesse générale, des hémorragies cutanées ou encore des plaies qui cicatrisent difficilement. La vitamine C « agit comme un ciment qui assure la cohésion des cellules et des tissus. Dans le scorbut, les parois des capillaires se fragilisent et les hémorragies sont fréquentes », explique ainsi l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Le seul et efficace remède contre le scorbut consiste donc à faire une cure de vitamine C.
Pour la scientifique, la renaissance du scorbut est également symptomatique d’un manque d’informations sur les carences alimentaires, et ce malgré les nombreuses campagnes d’informations lancées sur le sujet partout dans le monde. « Ces résultats suggèrent qu’en dépit de la masse d’informations disponibles sur l’alimentation, il y a toujours plein de gens — de toutes origines — pour qui le message ne passe pas », note-t-elle. Un constat qui ne se limite pas aux frontières de l’Australie, puisque de précédentes études ont montré que d’autres pays développés, comme le Royaume-Uni, avaient également observé de nouveaux cas de cette maladie.
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Professor Jenny Gunton, Westmead Institute
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