Longtemps questionnée, l’existence du tissu adipeux brun chez l’adulte ne fait plus aucun doute et des pistes prometteuses s’ouvrent pour comprendre et exploiter son rôle dans la dépense énergétique.
Bien connue chez les rongeurs et les animaux qui hibernent, mais aussi chez les nouveau-nés humains, l’existence de tissu adipeux brun (TAB) chez l’Homme adulte a longtemps fait débat. Si sa présence semble désormais bien établie, c’est le rôle même de ce tissu chez l’adulte qui pose aujourd’hui question. Une équipe japonaise apporte de nouveaux éléments d’éclairage à partir d’observations réalisées chez 21 hommes d’indice de masse corporelle normal en bonne santé (âge moyen = 26 ± 7 ans). Des images obtenues par tomographie par émission de positons ont permis de distinguer les sujets en fonction du niveau d’activité métabolique de leur TAB (= quantité de glucose radioactivement marqué absorbée par ce TAB). Treize sujets ont ainsi été classés dans le groupe « TAB-positif » et les huit autres dans le groupe « TAB-négatif ». Les dépenses énergétiques totales des deux groupes était identiques mais des différences étaient observées au niveau de la thermogénèse postprandiale, c’est-à-dire la part de la dépense énergétique spécifiquement liée à la digestion, l’absorption, le transfert et le stockage des nutriments. Les sujets BAT-positifs présentaient ainsi une thermogénèse post-prandiale plus élevée : 9,7 % (± 2,5 %) versus 6,5 % (± 4,0 %) de l’apport énergétique (p = 0,03). Cela représente une dépense énergétique supplémentaire de 56 kcal, bien que cet écart en valeur absolue ne soit pas significatif. Le groupe « TAB-positif » affichait par ailleurs une oxydation lipidique plus importante. Le TAB participerait ainsi en partie à la thermogénèse post-prandiale et favoriserait l’utilisation des acides gras comme substrat énergétique.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5116053/pdf/ijo2016124a.pdf
Pour aller plus loin :
Brown adipose tissue is involved in diet-induced thermogenesis and whole-body fat utilization in healthy humans. Hibi M et al. Int J Obes (Lond). 2016 Nov;40(11):1655-166.
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