Un ‪régime‬ riche en ‪‎protéines‬ n’affecte pas l’os

Chez de jeunes adultes suivant un régime hypocalorique un apport élevé en protéine ne provoque pas de « déminéralisation » osseuse. Cette étude va à l’encontre de certaines des préoccupations liées au régime dit « acidifiant ».

Lors d’un régime hypocalorique, un apport élevé en protéine permet de préserver la masse maigre. Mais qu’en est-il au niveau osseux ? Pour répondre à cette question, trente-neuf sujets hommes et femmes en bon état de santé général, ont été répartis en trois groupes, et soumis à un régime fournissant : 0,8g de protéines par kg/jour (ANC) ou 1,6g/kg/jour (2 fois les ANC) ou 2,4g/kg/jour (3 fois les ANC).

La période expérimentale était de 31 jours pour les trois groupes. Dix jours avec une alimentation permettant la stabilité du poids et 21 jours avec un déficit énergétique de 40%.

Les apports en calcium étaient comparables dans les trois groupes, à des niveaux équivalents aux recommandations actuelles. L’absorption calcique, mesurée par méthode isotopique, et les marqueurs biologiques du remodelage osseux étaient mesurés aux 8ème (phase de maintien du poids) et 29ème jours (phase de déficit en énergie).

Les chercheurs n’ont pas constaté de différence significative en termes d’absorption calcique selon la phase du régime ou la quantité de protéines.
Comme attendu, le pH urinaire moyen chez les sujets soumis aux régimes riches en protéines (2 fois et 3 fois les ANC) était inférieur à celui des sujets consommant 0,8 g/kg/jour. Mais, ni la restriction énergétique ni la teneur en protéines n’avait d’effet significatif, ni l’excrétion calcique urinaire ni sur la quantité de calcium retenu.
De plus, les biomarqueurs du remodelage osseux et la densité osseuse n’étaient pas influencés par la teneur en protéines.
Selon les chercheurs, l’augmentation de l’acidité des urines serait liée au PRAL des régimes protéinés, mais cette « charge acide » donnerait lieu à des régulations homéostatiques qui n’affectent pas le bilan osseux.

Ainsi, ces données démontrent que l’adoption à d’un régime protéique à des niveaux supérieurs aux ANC ne perturbe pas l’homéostasie calcique et ne porte pas préjudice à l’intégrité squelettique de sujets adultes en bonne santé, quand le calcium et la vitamine D sont consommés aux apports recommandés. Un tel régime permet par ailleurs de préserver les protéines musculaires (avec une perte de masse grasse supérieure et une perte de masse maigre inférieure dans les groupes consommant plus de protéines que les recommandations).

Pour aller plus loin :
J.J. Cao, S.M. Pasiakos, L.M. Margolis et col. (2014) Calcium homeostasis and bone metabolic responses to high-protein diets during energy deficit in healthy young adults : a randomized control trial, American Journal of Clinical #Nutrition ; 99(2):400-7


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