Après le bisphénol A, les nanoparticules d'argent arrivent par le biais des industriels, avec une proportion inquiétante dans nos assiettes

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a présenté le jeudi 5 mars son programme de travail pour l’année en cours. L’Agence prévoit de mettre l’accent sur les nanomatériaux et en a profité pour mettre à jour les connaissances sur les nanoparticules d’argent. Retrouvées dans les additifs, les emballages alimentaires et les revêtements internes des réfrigérateurs sous formes agrégées, agglomérées ou encore colloïdales, ces substances sont utilisées pour leurs propriétés antibactériennes et antifongiques. Jusqu’à présent, des interrogations persistaient sur leurs éventuels impacts sur la santé, ainsi que de la conséquence de leur dispersion dans l’environnement. Dans l’avis actualisé, l’Anses recommande de limiter la mise sur le marché des produits contenant des nanoparticules d’argent. Les experts soulignent qu’il est à ce jour impossible de conclure sur le caractère reprotoxique, génotoxique ou neurotoxique de ces nanoparticules tant les résultats des travaux de recherche en toxicologie sont souvent contradictoires. Les études d’écotoxicité montrent de leur côté des effets biologiques sur tous les organismes aquatiques et terrestres étudiés (mortalité, inhibition de croissance…).

L’Anses rappelle les recommandations émises dans son avis du 15 avril 2014 relatif à l’évaluation des risques liés aux nanomatériaux manufacturés. L’Agence avait alors émis les deux recommandations suivantes :

- encourager les travaux de recherche dans les domaines de la caractérisation physicochimique, l’évaluation de l’exposition, de la toxicologie, de l’écotoxicologie, ainsi que l’évaluation de l’efficacité antibactérienne et de la résistance bactérienne.
- renforcer la traçabilité des données et l’information des consommateurs sur les produits contenant des nanoparticules d’argent (via la déclaration obligatoire dans la base R-Nano).
L’Anses prépare pour 2015 une proposition de classification harmonisée (règlement CLP) pour les nanoparticules d’argent visant à appliquer de manière uniforme en Europe l’identification de certains de ses dangers et leur étiquetage.

Elle appelle également à la vigilance sur la présence d’argent dans les compléments alimentaires (sous forme nanoparticulaire ou non), suite à des cas détectés dans des compléments alimentaires distribués notamment par le biais du commerce en ligne. L’Anses demande un renforcement du contrôle de ces produits et encourage une meilleure information du consommateur.

Rappelons que depuis le 1er janvier 2013, la déclaration des substances à l’état nanoparticulaire est obligatoire, dans un objectif de traçabilité et d’information du public.

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