Travail posté en "Trois Huit" : Un risque plus élevé de résistance à l'insuline

En France, environ 1 salarié sur 5 travaille en alternance ou de nuit. Quel est l’impact de ces modes d’organisation du travail sur la santé des salariés ? Selon une étude parue dans Chronobiology International, le travail dit en "trois huit" augmenterait le risque de développer une résistance à l’i

Le travail en «trois huit»

Il consiste pour les salariés concernés à travailler huit heures consécutives à des moments différents de la journée ou de la nuit au cours de la semaine.
Des travaux antérieurs ont montré que ce mode d’organisation du travail augmente le risque d’apparition d’un syndrome métabolique et de maladies cardiovasculaires.

Des perturbations de paramètres lipidiques plutôt que des effets sur le métabolisme glucidique étaient jusqu’à présent mises en cause. Une équipe de chercheurs de l’Inserm (CHU de Toulouse - Inserm UMR 1027) vient de montrer que ce rythme de travail pourrait également avoir un impact sur la sécrétion de l’insuline par le pancréas.

L‘étude transversale a été menée entre 2001 et 2002 chez 97 travailleurs postés en «trois huit» et 95 travailleurs de jour, tous salariés d’une même usine du Sud de la France. Plusieurs indices ont été calculés pour évaluer la sécrétion pancréatique d’insuline, la sensibilité et la résistance à l'insuline. Les résultats montrent que les travailleurs postés en «trois huit» ont une glycémie et une insulinémie à jeun normales mais un risque plus élevé de présenter une hypersécrétion de l’insuline et une baisse de la sensibilité à l’insuline.

Bien que ne permettant pas de conclure sur une causalité directe, cette étude souligne l’intérêt d‘un dépistage précoce des altérations du métabolisme glucidique ainsi que le développement d’actions préventives de promotion d’un mode de vie favorable à la santé auprès des salariés postés en « trois huit ».

Pour aller plus loin :
Shiftwork and Higher Pancreatic Secretion : Early Detection of an Intermediate State of Insulin Resistance ? Esquirol Y et al., Chronobiology International 2012 Nov;29(9):1258-66.


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